mardi 1 mars 2016

Salim, le national-socialisme et l'Iran


Vincent Reynouard devant des néo-nazis : “ Je vous ai compris ! ”


“ Le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit ” disait Guy Bedos. Cette phrase connut un tel succès qu'elle est désormais considérée comme une expression française, populaire. 
Pour notre part, même si nous comprenons les enjeux qui sont inscrits en creux dans cette assertion, nous ne la faisons pas nôtre, et ce pour deux raisons.

D'une part, effectivement, le racisme est un délit. Depuis 1990, il est condamné par la loi dite de Gayssot du 13 juillet 1990. Cependant, si cette idéologie n'est pas la nôtre, nous trouvons qu'ériger une loi contre elle est une erreur qui va à l'encontre de deux libertés édictées dans la fameuse Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 : la liberté de conscience et la liberté d'expression. Par ailleurs, nous considérons qu'il s'agit d'un aveu de faiblesse que de légiférer contre le racisme. Comme s'il n'existait pas assez d'arguments pour lutter contre. 
D'autre part, à l'inverse de ce que dit Bedos, le racisme est une opinion. Qu'on le veuille ou non. Que la personne ayant cette opinion commette un délit ou pas. Nous ne pouvons empêcher certains de considérer que, à partir du postulat de l'existence des races au sein de l'espèce humaine, certaines catégories de personnes sont intrinsèquement supérieures à d'autres. C'est ainsi.

Nous avons là la preuve de la faillite d'un mouvement naturel de pensée et de combat contre le racisme érigé en système, l'antiracisme. Cet échec en est seulement un parce qu'il est justement devenu systémique.

Pour lutter contre le racisme, il faut éviter le sentimentalisme, la morale et être sérieux, précis. Lorsque Tahar Ben Jelloun, auteur marocain, écrit Le racisme expliqué à ma fille édité au Seuil en 2009, par la contrainte imposée de vulgariser son propos pour ceux qui ne savent pas lire ou penser (n'est-ce donc pas déjà une forme de discrimination que de rabaisser son propos ?), il n'évite aucun des écueils qui rendent risible la grandeur du combat mené. Cela devient problématique lorsque le texte est inscrit au programme de l'école. Ceux qui s'en amusent et s'en servent sont les tenants du racisme dont un, français, Vincent Reynouard.


National-socialiste revendiqué, négationniste patenté, traditionaliste catholique et actuellement “ en exil en Angleterre ” selon les informations qu'il nous donne lors d'une interview organisée par Meta TV, Vincent Reynouard s'empare de ce livre pour dénoncer les accusations prétendants “  mettre au pilori le racisme et le raciste ”. Il a beau jeu d'utiliser comme support cet ouvrage-ci afin de décrédibiliser l'ensemble de la lutte contre le racisme. Fort astucieux, cela convaincra forcément ceux qui ont été convaincus par Ben Jelloun qui se révèle comme un homme faisant “ preuve d'ignorance, de partialité et de mauvaise foi ”.


C'est ainsi que Reynouard relève les contresens de l'auteur marocain, ses généralisations (“ En général, les métis sont beaux. C'est le mélange qui produit la beauté. ”), ses péroraisons idiotes (“ Les racistes n'ont pas le sens de l'humour ”), ses tentatives d'explications abusives sur la différence entre espèce et race, en prenant l'exemple très mal venu du chien, son revers lorsqu'il s'efforce de prouver que le racisme n'est pas inné chez l' enfant mais qu'il est présent “ depuis que l'homme existe ” et que “ le refus et le rejet restent des tendances spontanées ”. Il continue à relever ses erreurs historiques sur les ghettos juifs dans l'histoire, en France ou même au Maroc, car effectivement le peuple d'Israël  avait toujours souhaité ne pas se mélanger avec les peuples d'accueil, s'organisant entre eux dans les différents domaines de la vie, jusque dans la gestion de l'ordre public en interne. Reynouard continue avec l'esclavagisme en Amérique et fini par l'Allemagne national-socialiste, faisant dire à Hitler que les arabes sont “ la dernière race après les crapauds ”, ce qui est un faux puisqu'il faudrait chercher l'origine de cette phrase plutôt dans ce que pensaient les français des arabes dans les années 40.  La messe est dite.

Reynouard a eu la partie facile. Le risque était faible que de se trouver en défaut face à un homme qui est en prise avec ses contradictions d'humaniste et qui est, ce n'est que notre avis, un auteur surestimé.
Reynouard nous expose un sophisme que nous ne pouvons qu'ironiquement pointer du doigt. Avoir raison face à Ben Jelloun, ce n'est pas avoir raison contre ceux qui pensent que le racisme est une idéologie préjudiciable.
Quoiqu'il en soit, ce n'est pas notre propos que de contredire Reynouard et d'apporter des arguments qui contreraient les siens tant la tâche est simple. Faut-il prouver qu'il n'existe pas de race pure ? Que si les juifs ont eu tendance à ne pas vouloir se mélanger, ils ont cependant eu à souffrir de discrimination et de xénophobie ? Que non, tous les noirs n'étaient heureux de leur sort d'esclave aux Amériques et que de ce statut, ils en ont souffert aussi à cause de leur origine ? Que si un juif, Aaron Lopez, s'est enrichi par le trafic d'esclave, ce n'est pas le cas de tous les juifs ? Qu'il est abusif d'affirmer que le Ku-Klu-Klan est né pour se protéger des noirs libres livrés à eux-mêmes et donc dangereux ? Que le juif a été confondu avec le communiste, à tort ou a raison, et que c'est pour cela qu'Hitler leur vouait une grande haine, ce qui est justement du racisme ?

Sérieusement ? Non, bien sûr que non. Et puis, il n'y a pas de jeu à jouer. Hormis le cadre de la loi Gayssot, pour quelle raison un raciste cacherait-il le fait d'être raciste, à ainsi utiliser une amusante rhétorique du type “ Je suis raciste, mais je ne suis pas raciste ” ? Nous ne voyons pas d'autres raisons que celle qui consiste à mieux séduire le lecteur afin que ce dernier soit convaincu par la thèse défendue.



Une pratique répandue dans le milieu néo-nazi, que l'on retrouve dans un texte distribué par les éditions de l'ANEC en 1998 dans la collection Les mémoires au bois dormant et qui s'intitule Vichy antisémite ? Mais relisez donc “ Je suis partout ”.  Dans cet opuscule, il est mis en avant que les juifs n'étaient pas si oppressés sous le gouvernement pétainiste, à l'inverse de ce que l'Histoire raconte. Pour cela, ils vont astucieusement récupérer des articles directement tirés du journal antisémite de l'époque, Je suis partout, et montrer que de nombreux juifs vivaient richement sur la côte sud-est, que d'autres demandaient tranquillement de changer leur nom de famille officiellement afin de le franciser, ou que d'autres encore étaient maintenus dans les hôpitaux ou dans le cursus des formations du domaine de la santé. Ainsi concluent-ils que “ tous ces faits ne s'accordent pas avec la thèse qui présente Vichy comme un gouvernement peuplé d'antisémites fanatiques.” Et de terminer sur l'exemple d'autorité : en 1942 le Grand Rabbin René Hirschler est satisfait de ne pas voir Pétain quitter le sol français pour se rendre définitivement à Alger.

Si l'antisémitisme n'était pas fanatique sous Vichy, il était tout de même très présent, collaboratif, sans doute emprunt de tension entre ceux qui l'étaient vivement et ceux qui ne l'étaient pas vraiment... jusqu'à ce qu'en 1943, le fameux Grand Rabbin René Hirschler soit déporté à Auschwitz puis à Mauthasuen ou il mourut en 1945 juste avant la fin de la guerre. Sa femme, dans le même temps, fut déportée à Birkenau où elle fut gazée.

Pourquoi parler du nazisme et de Vincent Reynouard ?
Et bien pour la relation que ce dernier entretient avec Salim Laïbi. Ils partagèrent par exemple une conférence via Paul-Eric Blanrue en 2011, sur l'ésotérisme et le pouvoir. On voit même Salim Laïbi applaudir Vincent Reynouard (à 10mn36) lors de son arrivée courageuse à la tribune, prêt à défendre la liberté contre le lobby juif.

Puis ils firent ensuite un voyage intriguant en Iran, en 2014, en bonne compagnie.




Nous voyons ici de gauche à droite : le crâne rasé de l'afro-centriste Kémi Seba ; Salim Laïbi, ; Thomas Werlet, président du Parti solidaire français ; Vincent Reynouard ; et un dernier larron dont nous sommes persuadés qu'il s'agit de l'ancien président Mahmoud Ahmadinejad, suivant ce qu'en déduit de manière fort à propos Ibrahim Nobel
Ce ne serait pas ni étonnant, ni nouveau ! L'Iran ayant déjà accueilli par le passé d'autres pseudo-dissidents divers tels que Faurisson ou encore Dieudonné.






Comme Ibrahim Nobel, nous nous demandons pourquoi Salim Laïbi cache son voyage en Iran. Étrangement, il fait état de la présence de Kémi Seba au pays des mollahs sur le site de sa maison d'édition, à partir d'un article du site d'information de Dieudonné. Il n'en parle cependant pas sur son site du Libre penseur. Enfin, il donne l'impression que l'afro-centriste est parti seul en Iran, et surtout... sans que Salim Laïbi y soit présent. Nous supposons certaines choses, mais tant que nous ne serons pas sûr, nous ne nous exprimerons pas.

Tout cela laisse perplexe. Comme si ceux qui dénonçaient le complot mondial étaient aussi en train de comploter. En tout cas, la confusion, comme nous le verrons par la suite, est une des armes de fabrique de Salim Laïbi. 
D'ailleurs, est-il sunnite ou chiite ? 






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